Combattre la pauvreté, c’est aussi dénoncer des politiques injustes et mal adaptées à ce que vivent les personnes qui en sont touchées. C’est pourquoi, les organismes de défense des droits des personnes assistées sociales du Bas-Saint-Laurent, le Regroupement des assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata (RASST) et l’Association pour la défense des droits sociaux du Kamouraska (ADDS) participeront, dans la semaine du 21 au 25 octobre, à des actions nationales et régionales pour dénoncer la réforme en cours de la loi sur l’aide sociale.
Le projet de loi 71, déposé récemment à l’Assemblée nationale, non seulement ne prévoit aucune augmentation des prestations d’aide sociale, mais imposera éventuellement des coupures dans certaines situations. De plus, la volonté clairement exprimée de ramener à tout prix les prestataires vers une obligation au travail sans tenir compte des obstacles majeurs auxquels ils sont confrontés encouragera plutôt l’exclusion sociale et la misère, selon le RASST. Un mémoire sera par ailleurs déposé sous peu en commission parlementaire par le Front commun des personnes assistées sociales (FCPASQ).
Plus en détail, une première analyse de la réforme proposée montre quelques avancées. La notion «une personne, un chèque» est positive, bien que sa réglementation reste floue, surtout pour les personnes en situation de contrainte à l’emploi. La fin de la notion de vie maritale pour les aidants naturels est également un progrès, mais son application reste incertaine.
Le RASST salue le retrait de la coupe des prestations pour les femmes victimes de violence conjugale. Sur le plan de l’emploi, il y aurait aussi des points positifs. Cependant, l’organisme se dit déçu que la ministre ne s’efforce pas d’augmenter la prestation de base, qui ne couvre même pas 50% des besoins essentiels.
L’organisme a soumis un mémoire sur les gains de travail permis pour les prestataires de l’assistance sociale, mais la réponse de 10 % pour les gains excédant 200 $ est décevante. Cette mesure, sans coûts pour l’État, pourrait aider les prestataires à faire face aux coûts de la vie.
Le RASST dénonce aussi la coupe des prestations de contrainte temporaire pour les personnes de plus de 58 ans, ce qui pourrait augmenter l’itinérance. L’organisme regrette aussi l’absence de groupes de femmes à la Commission parlementaire sur le projet de loi 71.
Enfin, l’allongement du délai de décision en cas de litige à 30 jours ouvrables et la réduction de la liste des contraintes sévères préoccupe le RASST, surtout pour les femmes monoparentales et les groupes en santé mentale.
Pour comprendre les enjeux liés à la pauvreté et les préjugés, le RASST invite la population à surveiller ses actions et publications sur Facebook.
Pour des informations supplémentaires, il est possible de contacter, au Témiscouata, Fanny Pilon du RASST au 418 853-2975 ou au rasstdroit@gmail.com ; au Kamouraska, Christian Dubé de l’ADDSK au 418 371-1823 ou au addskamouraska@gmail.com.