Faire l’autruche ou comment parler d’inflation sans parler de pauvreté

Lettre ouverte

Au Québec, près d’un million de personnes tentent de survivre avec moins que ce qu’il faut pour couvrir leurs besoins essentiels. Une situation qui ne s’améliore guère avec l’inflation et l’augmentation du coût de la vie.

Depuis le début de la campagne électorale, des intervenantes et des intervenants d’organismes communautaires travaillent d’arrache-pied, souvent dans l’ombre, pour tenter l’impossible : faire de la lutte à la pauvreté un enjeu central en temps d’élections. Malheureusement, les personnes en situation de pauvreté sont encore une fois écartées des débats politiques.

Sur le terrain, la situation se dégrade. Au Témiscouata, on observe l’itinérance là où il n’y en avait jamais eu. À Drummondville, la crise du logement frappe de plein fouet et des centaines de ménages se retrouvent sans logis. Partout au Québec, les demandes explosent dans les banques alimentaires et celles-ci peinent à suivre le rythme.

Devant cette situation, nous aurions aimé entendre les partis se prononcer sur leurs solutions respectives. Mais force est de constater que la pauvreté n’est pas un enjeu prioritaire. Pourtant, parler d’inflation sans parler de pauvreté, c’est faire l’autruche. C’est nier que les premières personnes touchées par l’augmentation du coût de la vie sont les personnes les plus pauvres de notre société.

Depuis quelques années, nous proposons un premier pas simple vers une réelle lutte à la pauvreté : l’élargissement du Programme de revenu de base (PRB) aux personnes qui n’ont pas les moyens de couvrir leurs besoins essentiels.

En 2023, un programme de revenu de base s’ajoutera à l’aide sociale et permettra de mieux couvrir les besoins essentiels. Malheureusement, seule une minorité des Québécoises et Québécois en situation de pauvreté y aura accès.

Les avantages de l’instauration d’un réel revenu de base sont pourtant nombreux. Au-delà de l’élimination de la pauvreté, on retrouve aussi la valorisation de l’entreprenariat, des activités non marchandes et de l’émancipation des femmes et des jeunes. C’est sans parler d’une meilleure répartition du bien commun et du nécessaire virage vers la décroissance, pour faire face à la crise climatique.

Ce que nous proposons est un premier pas vers l’avenir avec un réel revenu de base. Permettre à toutes et à tous de sortir de la pauvreté est un minimum ! Quel parti réglera enfin cette injustice? Lors du vote le 3 octobre prochain, pensons aux personnes assistées sociales et à la lutte contre la pauvreté.

Audrey Hébert
Porte-parole du Front commun des personnes assistées sociales du Québec

Luc Gosselin
Porte-parole de Revenu de base Québec

Floyd Marinescu
Fondateur de UBI Works

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